Le Mythe d’Antigone

TitreLe Mythe d’Antigone
Type de documentLivre
Année1974
Auteur-e-sFraisse, Simone
Maison d'éditionArmand Colin
LieuParis
LangueFrançais
CatégoriesCritique et interprétation
Remarques

Sujet « le plus Tragique de l’Antiquité », explique en 1675 Racine au lecteur de La Thébaïde (1664), le thème d’Antigone serait aussi le « mieux connu » (p. 5). La légende de Thèbes, riche de symboliques différentes selon les époques traversées, a acquis le statut de mythe : « Antigone est devenue un personnage familier dont le nom sert de mot de passe, de signe de reconnaissance entre des hommes que lient une culture humaniste et une exigence morale » (p. 158). Débordant le cadre artistique et littéraire, ce mythe « appartient à la conscience occidentale » (p. 8). Si la fille d’Œdipe incarne aujourd’hui l’opposition de l’individu à l’État, l’Antigone des XVIe et XVIIe siècles illustrait « la querelle des pouvoirs [et] la rivalité de Dieu et de César » (p. 166). Après l’Antigone ou la Piété de Robert Garnier (1580), l’« une des meilleures reprise du mythe » (p. 22) mais qui n’aurait peut-être jamais été jouée à l’époque à cause de ses quelque 2700 vers et de ses innombrables épisodes, l’Antigone de Rotrou (1637), « moins touffue et moins lyrique » (p. 26), aurait été la première à avoir été montée sur la scène française. Comme Garnier, Rotrou combine dans sa tragédie des éléments tirés des Phéniciennes de Sénèque, de la Thébaïde de Stace et de l’Antigone de Sophocle. Pour l’auteure, ce qui fait le « charme » de la tragédie de Rotrou, c’est « la tendre rivalité » entre Argie et Antigone pour Polynice, présente chez Stace, mais qui sera bientôt supplantée par la place accordée à l’amour-passion : « [p]lus le rôle d’Hémon croît, plus Antigone parle de son frère en termes de devoir et non d’amitié » (p. 74). Enfin, en ce qui concerne la problématique de la justice, Rotrou se montrerait dans l’ensemble fidèle à la tradition thomiste et, à l’instar de Garnier, mettrait « en avant la volonté divine » (p. 98). Pour une analyse de cette problématique, je renvoie aux études répertoriées de Derval Conroy, de Christian Biet et de Jacques Morel.

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